Après 1970 : les impacts de la crise

Avec le recul

À l’exception de secours apportés lors de catastrophes naturelles, il est assez rare que des militaires canadiens aient à intervenir sur leur propre sol. Alors comment ces soldats ont-ils réagi à leurs nouvelles affectations? Comment voient-ils les événements 50 ans plus tard?

La Crise d’Octobre eut de nombreux impacts sur la société québécoise. Les grèves ouvrières dans les années suivantes, dont l’impressionnant lockout de La Presse en 1971, et le syndicalisme québécois reste très fort dans les années subséquentes. Les diverses institutions créées lors de la révolution tranquille permettront aux francophones d’avoir accès à une meilleure éducation et des emplois dans la fonction publique en français, ce qui réduira les écarts de richesse entre anglophones et francophones.

Alors que le FLQ s’est aliéné une partie de la population suite au décès de Pierre Laporte, le mouvement souverainiste prend son essor dans les années suivantes. Plusieurs Québécois voient la réaction de Pierre-Elliot Trudeau comme une preuve que la culture québécoise ne serait jamais reconnue par le premier ministre. Le Parti Québécois accède ainsi au pouvoir en 1976, et un premier référendum sur la souveraineté-association a lieu en 1980. Lévesque doit s’avouer vaincu, mais son règne aura vu l’instauration du français comme seule langue officielle de la province grâce à la loi 101. L’année suivante, Trudeau rapatrie la constitution canadienne sans l’accord du Québec, lors de la nuit des longs couteaux. À ce jour, le Québec n’a toujours pas ratifié la constitution, dans laquelle est enchâssée la Charte des Droits et Libertés du Canada. Les politiques multiculturalistes de Trudeau mènent à un second référendum en 1995.

Alors qu’aujourd’hui on parle souvent de la crise d’Octobre et du FLQ comme un combat entre les deux peuples fondateurs du Canada, il est important de se rappeler les racines marxistes du mouvement. De plus, l’opposition entre francophones et anglophones laisse de côté les peuples autochtones ainsi que les nombreux immigrants ayant contribué au développement de la province.

Des visions opposées

Différentes interprétations

 

Au fil des ans, alors que le mouvement séparatiste gagnait suffisamment de popularité pour inspirer deux référendums et terrifier le Canada anglais avec la perspective d’une séparation, la Crise d’octobre a pris différentes significations et a inspiré différentes interprétations selon l’affiliation politique de la source. Les sources proches de la cause séparatiste minimisent souvent la violence du FLQ et soulignent l’impact de l’occupation militaire et la multitude d’arrestations. Les sources proches de la cause fédéraliste, en revanche, soulignent les sept années de violence qui ont précédé la crise et valorisent les actions du gouvernement contre les menaces de terrorisme et d’insurrection générale.

Confidentiel

 

 

 

Pour aggraver les choses, certains aspects de la crise d’octobre restent entourés de mystère. Les auteurs prétendront, grâce à des recherches approfondies et à une touche de partialité, savoir ce qui s’est réellement passé, mais de nombreux documents datant de l’époque de la crise restent confidentiels. Quant aux conditions entourant la mort de Pierre Laporte, les seules personnes qui étaient présentes à l’époque ont refusé de divulguer des détails, faisant plutôt des déclarations confuses et contradictoires.

Identifier les biais

Quand vous lisez des documents de différentes sources sur la crise d’Octobre, cette exposition y compris, il faut faire travailler votre esprit critique! Par exemple : qui a créé ce contenu? Quand? Pourquoi? Quel point de vue est adopté? Le point de vue influence-t-il les informations présentées?

Prenons les déclarations suivantes, tirées de sources diverses. Passez votre curseur au-dessus des passages en gras pour voir comment l’information est présentée au lecteur pour véhiculer un point de vue.