Le coût de la victoire

50% des soldats canadiens déployés à l’étranger morts ou blessés

Les troupes canadiennes ont rapidement acquis la réputation d’être fortes et courageuses. Très vite, elles sont utilisées par les Alliés en tant que « troupes de choc », ce qui signifiait qu’elles étaient envoyées là où la bataille stagnait pour offrir des renforts et briser les lignes ennemies.

En conséquence, le Corps canadien a subi un nombre important de pertes humaines. Des 619 636 Canadiens enrôlés, 424 000 ont servi outremer. De ces 424 000, 59 544 sont morts pendant la guerre et 172 000 ont été blessés.

Bien qu’il soit facile de trouver combien de soldats ont été physiquement blessés par la guerre, il est beaucoup plus difficile de savoir quel impact psychologique la guerre a eu sur les soldats. Quelques 9000 soldats ont été signalés comme souffrant de traumatismes dus aux bombardements, que nous appelons aujourd’hui syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

Malgré les victoires et la fin de la Première Guerre mondiale, plusieurs continuent de souffrir de maladies et de séquelles psychologiques. Le chemin de la réconciliation de la nation et des gens s’échelonnera sur plusieurs générations. Nous devons nous demander ce que nous avons appris de la Première Guerre mondiale. Les sacrifices humains ont-ils été nécessaires pour faire avancer le Canada sur la scène internationale et en faire le pays qu’il est aujourd’hui? Est-ce que le jeu en a valu la chandelle?

De retour… mais blessés

Plusieurs hommes appelés « gueules cassées » reviennent, portant les atrocités de la guerre sur leur visage et leur corps. Le grand nombre de personnes défigurées ou dont des membres ont été fracturés représente un important problème; on rapporte que 172 000 soldats canadiens ont été blessés (environ 40% de tous ceux qui ont servi outre-mer). Ces blessures occasionnent de sérieux problèmes quand vient le temps de réintégrer la société : difficulté à trouver du travail, isolement social, perte d’identité et de fierté, difficulté à trouver un compagnon, alcoolisme et même suicide.

Sur une note plus positive, le désir d’aider les anciens combattants à réintégrer la société et d’offrir une meilleure vie aux blessés durant les années qui suivent la Première Guerre mondiale engendre un développement rapide des domaines de la chirurgie plastique et des prothèses.

Reconstruction faciale

Voyant les effets désastreux des éclats d’obus sur les visages des soldats, Harold Gilles, un officier de la Croix-Rouge de la Nouvelle-Zélande, devient le moteur de l’innovation en matière de chirurgie reconstructive dans le Commonwealth. Il traite des patients et mène des expériences à l’hôpital spécialisé en blessures faciales Queen Mary, à Sicup, près de Londres, en Angleterre.

Masques

Certains hommes blessés au visage reçoivent des accessoires prosthétiques retenus par des sangles ou intégrés à leurs lunettes. Ces masques doivent recouvrir entièrement les blessures et, parfois, sur les portraits de soldats, on les voit porter des masques en cuivre ou en étain. Ces derniers sont peints afin d’imiter la couleur de peau des patients qui les portent.

Bras artificiels

La qualité des bras artificiels s’est grandement améliorée en raison de la forte demande due au nombre d’anciens combattants blessés rentrés à la maison avec un bras en moins. Habituellement fabriquées à partir de bois, de cuir, de cuir brut et de métal, ces prothèses sont considérées comme fonctionnelles. La plupart des modèles sont munis de pièces interchangeables et de charnières mobiles que l’usager peut modifier selon les exigences d’utilisation. Par exemple, il peut passer d’une main en bois à un bras à l’apparence naturelle, ou à un crochet qui facilitera l’exécution de son travail.

Jambes artificielles

Les jambes artificielles fabriquées après la Première Guerre mondiale sont plus efficaces et plus légères que celles fabriquées antérieurement. Les manufacturiers remplacent les matériaux traditionnels, comme le bois et l’acier, par l’aluminium. Ils ont également rembourré la prothèse pour la rendre plus confortable. Dans le but de servir le plus grand nombre d’amputés de guerre possible, la production de membres artificiels passe de la fabrication personnalisée à la production industrielle.

Perte auditive

Les tirs constants des armes et des mitrailleuses, doublées des explosions de l’artillerie, des grenades et des mortiers, font des tranchées des endroits particulièrement bruyants. Pendant des bombardements d’artillerie, le bruit entendu sur les champs de bataille peut facilement atteindre les 140 dB, et ce, durant de longues périodes. Différents niveaux de dommages auditifs sont enregistrés dans les rangs du Corps expéditionnaire canadien, mais ce sont les artilleurs qui souffrent le plus, car ils tirent quotidiennement à répétition et durant des heures avec de gros fusils.

Les blessures moins visibles

Les hommes qui retournent à la vie civile sont également plus sujets à la maladie en raison de leur longue exposition aux conditions difficiles et insalubres des tranchées. Plusieurs souffrent de douleurs chroniques, de tuberculose, de problèmes pulmonaires et, dans certains cas, de maladies vénériennes.

Les honneurs distinctifs les plus sacrés d’un régiment

Les couleurs régimentaires sont soigneusement brodées et cousues par des artisans de talent et peuvent seulement être approuvées par le/la monarque régnant(e). Le deuxième drapeau Régimentaire a officiellement été remis au 22e Régiment en mars 1921. Il faut toutefois attendre 1929 pour que le Régiment reçoive ses honneurs de bataille de la Première Guerre mondiale. Le drapeau est alors envoyé en Angleterre pour qu’on y brode les honneurs de batailles.

Une plaque commémorative symbolique

La plaque du Souvenir était donnée pendant la Première Guerre mondiale au plus proche parent de toutes les personnes de l’Empire britannique décédées en service pendant la Grande Guerre. 1 355 000 plaques de bronze ont été émises à travers l’Empire britannique. Chaque plaque du Souvenir était personnalisée avec le nom de l’individu décédé.

Chaque élément du design par Edward Carter Preston est porteur de sens. Mettez votre curseur sur les différentes parties de l’image pour en savoir davantage.

En résumé