LES HÉROS DE NORMANDIE

ONTARIO

Sheila Elizabeth Whitton

Née à Toronto le 25 octobre 1922, Sheila Elizabeth Whitton s’est engagée dans le Service féminin de la Marine royale du Canada. Elle est stationnée à Halifax et devient codeuse. En préparation de l’invasion du jour J, elle est envoyée en Angleterre en avril 1944 où elle travaille sur des codes qui contribuent à la réussite de l’invasion. Peu après son arrivée en Angleterre, elle a épousé son petit ami de longue date, Robert Fleming, qui servait à l’étranger dans les Queen’s Own Rifles. Malheureusement, Robert est décédé peu après le jour J, le 11 juin, laissant Sheila veuve.

Alex Polowin

Le matelot de 2e classe (retraité) Alex Polowin est né en Lituanie et a immigré au Canada alors qu’il n’était qu’un jeune enfant. Il s’est engagé dans la marine en 1941 après avoir entendu les récits de sa famille en Lituanie sur le traitement des Juifs par les nazis. Pendant l’invasion de la Normandie, lui et les autres membres d’équipage à bord du HMSC Huron ont veillé à ce que les navires ennemis ne puissent pas attaquer les péniches de débarquement canadiennes. Après la guerre, il est retourné chez lui à Ottawa et y a vécu jusqu’à sa mort en 2022.

Source : Anciens Combattants Canada.

Herman Stock

Herman Stock est né à Sahanation sur le territoire mohawk de Wahta en 1922. Il s’enrôle en 1941 et se rend à la plage Juno avec la compagnie A du Queen’s Own Rifles. Malheureusement, la compagnie A essuie un feu nourri de mitrailleuses ennemies lorsqu’elle arrive sur la plage. Quelques instants après son arrivée sur la plage, Stock est tué. Il est enterré au cimetière militaire canadien de Beny-Sur-Mer.

Source : Anciens Combattants Canada.

Clarence David Lapierre

Clarence David ‘Dude’ Lapierre est né à Owen Sound en 1923. Il s’engage en 1943 et est transféré au 1er bataillon canadien de parachutistes en 1944. Tôt dans la matinée du 6 juin, Lapierre est parachuté dans une zone située à l’est de Caen dans le but de détruire les ponts utilisés par les Allemands pour s’approvisionner et obtenir des renforts. Malheureusement, Lapierre est blessé et meurt le 7 juin 1944. Il est enterré au cimetière de guerre de Ranville, en France.

Source : Anciens Combattants Canada.
Des parachutistes du 1er bataillon canadien se reposent dans un camp en Grande-Bretagne, quelque part entre le 1er et le 5 juin 1944 (source : Bibliothèque et Archives Canada).

Dorothy Irene Mulholland

Après avoir travaillé comme infirmière à Brampton, en Ontario, Dorothy Irene Mulholland se porte volontaire chez l’Armée de l’air royale canadienne. Dorothy travaille fort dès son enrôlement et devient infirmière responsable du bloc opératoire de sa section. En 1944, elle est l’une des trois premières infirmières envoyées en Normandie pour soutenir les troupes durant l’invasion. Les conditions là-bas sont très difficiles tandis qu’elle y décrit des opérations pouvant durer jusqu’à 72 heures au beau milieu des bombes ! Dorothy reste huit mois en France avant de retourner chez elle avec honneur.

Des infirmières canadiennes du Royal Canadian Army Medical Corps (R.C.A.M.C.) assemblent des bandages dans un hôpital britannique basé en Normandie le 17 juillet 1944.
Source : Bibliothèque et Archives Canada.
Source : Bibliothèque et Archives Canada.

Jack Henry Hilton

Né à Scarborough en 1919, Jack Henry Hilton a été instructeur dans l’Aviation royale canadienne avant d’être affecté outre-mer en tant que pilote. Lors du jour J, il a été chargé de fournir un soutien aérien rapproché aux bateaux de débarquement. Malgré les mauvaises conditions météorologiques, il a piloté son Hawker Typhoon et a défendu les troupes qui traversaient la plage Juno contre les convois et les canons allemands. Il est décédé à Airdrie, en Alberta, à l’âge de 99 ans en 2019.

Des membres de l’escouade 440 de la RCAF posent devant un Hawker Typhoon à Normandie, en août 1944 (source : Bibliothèque et Archives Canada).

Lester Brown

Lester « Bub » Brown s’est enrôlé dans l’armée canadienne à l’âge de 23 ans et a participé à l’invasion de la Normandie avec les Queen’s Own Rifles. Bien qu’il ait traversé la plage Juno sans blessure, il a été blessé au genou et au menton alors qu’il aidait à prendre la ville de Bretteville-sur-Laize. Après la guerre, il a travaillé comme porteur et chef de train pour le Canadian Pacific Railway. Au moment de sa mort en 2013, il était considéré comme le dernier Afro-canadien à avoir participé aux invasions du 6 juin 1944.

Source : Black Canadians Veterans.

John Arthur Alexander

Issu de parents afro-canadiens et autochtones, John Arthur Alexander est né dans la réserve des Six Nations en 1918. Après s’être mariée avec sa partenaire Jean Alexander en 1942, John s’enrôle chez les Queen’s Own Rifles et part pour l’Europe. Son rôle à Normandie est de faire exploser une partie des défenses allemandes et s’il réussit sa mission, son unité vécue de grosses pertes. John fut lui-même blessé plusieurs fois durant les combats en France, aux Pays-Bas et en Allemagne, mais survécut à la guerre et retourna chez sa famille sain et sauf.

Source : Black Canadians Veterans.

Lloyd Turner

Engagé avec les Queen’s Own Rifles, Lloyd Turner monte rapidement les grades et devient sergent. À la plage Juno, il commande une partie des troupes du régiment et fait face aux mitrailleuses allemandes. Son témoignage du débarquement de Normandie est ainsi percutant alors qu’il décrit en détail les conditions sur la plage et les dommages causés par les défenses ennemies. Après avoir combattu presque partout en Europe, il est blessé trois fois au total et apprend la fin de la guerre dans un hôpital en Belgique. Jusqu’à son décès en 2002, Lloyd était marié avec sa femme Rose Anne Pether et eu deux enfants.

Source : Black Canadians Veterans.
Un groupe de dix soldats du Queen’s Own Rifles, en habit de combat, marchent sur un sentier de campagne en sortant du village de Carpiquet (source : The Queen’s Own Rifles of Canada Regimental Museum and Archive).

QUÉBEC

Emilien Dufresne

Né en 1923 en Gaspésie, le soldat Emilien Dufresne est l’un des nombreux Canadiens ayant été fait prisonniers par la Wehrmacht durant la guerre. Après avoir débarqué en Normandie avec le reste du Régiment de la Chaudière, il est capturé durant la nuit et traverse la France dans des convois pour animaux jusqu’à se retrouver dans un camp de prisonniers allemands. C’est seulement le 9 avril 1945, lorsque l’armée américaine arrive au camp, qu’Emilien est libéré de sa captivité et peut revenir chez lui. Il publie ses mémoires Calepin d’espoir des années plus tard.

Léo Major

De l’Europe jusqu’en Corée, les exploits militaires du soldat Léo Major semblent faux tellement ils sont impressionnants. Léo s’enrôle dans l’armée en 1940 et intègre rapidement le Régiment de la Chaudière qui devient son unité d’attache pour toute la guerre. De son débarquement en Normandie le 6 juin 1944 jusqu’à la fin de la guerre, le soldat Major multiplie ainsi les prouesses l’une après les autres : capture de véhicule, capture de soldats ennemis et, finalement, la libération d’une ville complète. Jusqu’à la fin de sa vie, il est perçu comme un grand héros à Zwolle et au Canada.

Léo Major quelque part en 1944 (source : Wiki Commons).

Lorenzo Tremblay

Originaire de Val-Brillant, dans le Bas-Saint-Laurent, Lorenzo Tremblay s’engage dans l’armée le 10 juillet 1941 avec les Fusiliers du St-Laurent. En Europe, il est transféré avec le Régiment de la Chaudière où il débarque avec eux en Normandie. Promu en tant que sergent, Lorenzo combat en France, aux Pays-Bas et en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre. Il décède en 2023, à 101 ans.

John Hanson, M.C.

D’origine britannique, John Hanson grandit à Montréal où il apprend le français avant de s’enrôler dans l’infanterie canadienne. Durant la guerre, il se porte volontaire pour devenir parachutiste et s’entraîne jusqu’au débarquement de Normandie avec le 1er bataillon parachutiste. Son parachutage là-bas est sa première opération sur le terrain. Sa mission est alors de neutraliser la garnison allemande à Varaville de sorte à faciliter l’arrivée des troupes sur les plages. Durant l’opération, son officier supérieur est rapidement abattu et Hanson prend immédiatement l’initiative de mobiliser ses camarades et de mener la mission à bien. Hanson continue à combattre en Europe jusqu’en mars 1945, où il est blessé par deux fois.

Le 12 juillet 1944, il est recommandé que Hanson reçoit une médaille d’honneur pour ses actions à Varaville (source : The National Archives).
Dans une cérémonie conduite le 16 juillet 1944, le général Montgomerry lui remet la Military Cross en Normandie (source : Musée du Royal Montreal Regiment).
La remise de médaille de John Hanson fut filmé et retransmis dans le cadre des Canadian Army Newsreel.

COLOMBIE-BRITANNIQUE

Frank Bing Wong

Frank Bing Wong est né à Vancouver en 1919, mais a grandi dans le petit village de pêcheurs d’Alert Bay, en Colombie-Britannique. Il s’est enrôlé en 1942, déclarant qu’il voyait dans l’armée une occasion de montrer sa loyauté envers le Canada, tout en espérant aussi qu’il obtiendrait le droit de vote après la guerre, car, comme la majorité des Canadiens d’origine chinoise à l’époque, il ne jouissait pas de tous les droits au Canada. Son service dans une unité de réparation d’artillerie l’a amené à Barrie, dans l’Ontario, en Écosse et enfin à la plage Juno.

Frank débarque là-bas environ un mois après le jour J et participe à la libération de Caen, où il dit s’être senti malade à la vue et à l’odeur de tant de cadavres. Il a ensuite participé à la libération des Pays-Bas. Après la guerre, les anciens combattants canadiens d’origine chinoise se sont battus pour leurs droits et, en 1947, le gouvernement canadien lève l’interdiction de l’immigration chinoise et accorde aux citoyens canadiens d’origine chinoise le plein droit de vote.

Frank Wong devant la tour Eiffel, à Paris (source : Anciens Combattants Canada).

MANITOBA

Bertha Annie “Bertie” Hull

Bertha Annie « Bertie » Hull est née en 1917 à Winnipeg et a servi comme infirmière pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle s’est engagée à Halifax et a été envoyée en Angleterre pour rejoindre une équipe de 50 infirmières responsables d’un hôpital de 500 lits. Elle était en Angleterre pendant le Blitz, où les bombardiers allemands survolaient l’hôpital où elle travaillait. Le jour J, Bertie et son équipe étaient prêts. Elle a raconté plus tard que le débarquement avait été un moment triste parce que les soldats et les officiers blessés qui revenaient de France étaient des hommes qu’elle connaissait personnellement et avec lesquels elle avait peut-être dansé à un moment ou à un autre. Bertie a poursuivi sa carrière d’infirmière après la guerre, travaillant à l’hôpital Sechelt en Colombie-Britannique pendant 35 ans.

NOUVELLE-ÉCOSSE

Everett Sylvester Cromwell

Everett Sylvester Cromwell est né à Weymouth Falls, en Nouvelle-Écosse, en 1921. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a commencé en 1939, il a vu l’armée refuser les personnes noires, mais lorsqu’il s’enrôle en 1941, il n’a aucun problème. Il est engagé dans le Corps royal de l’armée canadienne et on lui dit qu’il conduira probablement des véhicules, ce à quoi il répond : « Je n’étais jamais monté dans un véhicule, encore moins pour en conduire un. ».

Après un entraînement intensif en Angleterre, Cromwell fait partie intégrante d’une unité de transport de munitions qui débarque à la plage Juno avec 30 camions. Avec son équipe, il chargea les fournitures des navires et les conduit jusqu’aux lignes de front, où elles sont à portée de tir des Allemands. Au retour, ils ramenaient les prisonniers de guerre allemands sur les navires. Après la guerre, Cromwell est resté dans les Forces armées canadiennes jusqu’à sa retraite en 1971. Il est également membre fondateur de la Black Loyalist Heritage Society en Nouvelle-Écosse.

Avec la permission de Historica Canada.
« Tous ceux qui disent qu’ils n’ont pas eu peur ne vous disent pas la vérité, car si vous n’aviez pas peur, vous vous faisiez tuer. »
– Everett Cromwell, membre du Corps royal d’intendance de l’Armée canadienne, Anciens Combattants Canada

SASKATCHEWAN

James Stocky Edwards

James Francis « Stocky » Edwards est né à Nokomis, en Saskatchewan, en 1921. Il s’est engagé dans l’Aviation royale du Canada en 1940 et, après avoir terminé sa formation en Angleterre, il est devenu l’un des rares pilotes alliés à participer à toutes les grandes campagnes alliées : les campagnes d’Afrique du Nord, d’Italie et d’Europe du Nord-Ouest. Il a notamment abattu 19 avions ennemis (plus 7 autres « probables ») et détruit 12 avions et 200 véhicules au sol. Il était considéré comme un as du vol et l’un des meilleurs pilotes de chasse du Commonwealth. Promu chef d’escadron après ses actions en Italie, il participe avec son équipe au débarquement en Normandie le 6 juin 1944. Edwards reste dans l’Aviation Royale Canadienne jusqu’à sa retraite en 1972.

En 2009, Stocky a eu la chance de remonter à bord d’un P-40 Kittyhawk, le même modèle qu’il pilotait durant la guerre (source : Jean-Guy Pitre/Wiki Commons).

Philip Favel

Philip Favel est né en 1922 dans la réserve de Sweetgrass First Nations, en Saskatchewan. En 1942, à l’âge de 20 ans, il quitte la ferme de son père pour s’engager dans l’armée et est enrôlé dans le Corps royal de l’armée canadienne, où il devient chauffeur pour la 8e brigade d’infanterie canadienne. Après avoir débarqué sur la plage Juno, Favel est chargé de transporter des fournitures précieuses, telles que des munitions et du gaz, jusqu’aux lignes de front. À plusieurs reprises, le camion de Favel a essuyé des tirs directs, détruisant son pare-brise et endommageant le véhicule, mais il n’a jamais hésité. Il s’arrête cependant pour aider un blessé et s’occuper de deux enfants, actions qui lui valent la médaille de la Légion d’honneur française. À son retour d’Europe en 1945, Favel constate que les anciens combattants ont droit à de nombreux avantages, tels que des compensations financières, une formation professionnelle et une aide à l’achat de terres et de maisons. Or, la plupart des anciens combattants autochtones n’ont pas accès à ces avantages. Favel a passé des années à lutter contre ces injustices et à plaider en faveur d’une indemnisation équitable pour les anciens combattants autochtones.

Un groupe de mécaniciens travaille à faire réparer un camion (source : Bibliothèque et Archives Canada).
Deux soldats du Queen’s Own Rifles of Canada, J. R. Ramage et W. H Maharg, testent de l’eau fraîche à Bretteville-l’Orgueilleuse le 20 juin 1944 (source : The Queen’s Own Rifles of Canada Regimental Museum and Archive).
Des soldats canadiens déployés en Normandie prennent leurs rations (source : Bibliothèque et Archives Canada).
LE MONDE
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