KABOUL

La guerre d’Afghanistan, aussi connue sous le nom d’Opération Enduring Freedom, commença le 7 octobre 2001 avec le débarquement des troupes américaines en Afghanistan. Dès le début, le Canada soutint l’opération à travers ses bases au Moyen-Orient, et des commandos canadiens combattirent également sur le terrain en décembre 2001. Après seulement deux mois, Al-Qaïda dut fuir vers le Pakistan et les talibans furent réduits à de petites poches de résistance, plusieurs groupes s’étant échappé dans des contrées lointaines pour se réorganiser.

Les Forces Canadiennes arrivent en grand nombres à Kaboul en 2003 dans le cadre de la mission de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) menée par l’OTAN. Capitale de l’Afghanistan, Kaboul était beaucoup plus libérale sur les plans religieux et social que le reste du pays en général, et bien plus accueillante envers les forces étrangères.

L’un des volets importants du mandat de la FIAS était de soutenir l’organisation de la première élection en Afghanistan depuis la chute des talibans. Après que les talibans ont été chassés du pouvoir lors de la première mission menée par les États-Unis en 2001, un gouvernement de transition a été mis en place sous la présidence de Hamid Karzai. Ce dernier a par la suite été officiellement élu en 2004. Les forces internationales ont contribué à la mise en place d’un environnement sûr et ont travaillé avec le nouveau gouvernement sur des projets visant l’amélioration de la qualité de vie dans le pays, dévasté par des décennies de conflit.

De fait, la mission des troupes canadiennes au début de la guerre était de construire de la stabilité en Afghanistan. Les activités d’influence ont été essentielles dans cet effort.

Qu’est-ce qu’un réserviste ?

Lorsque le Canada a envoyé ses troupes en Afghanistan, chaque rotation était composée de soldats de la Force régulière. Quand une unité de la Force régulière était déployée, ceux qui en faisaient partie étaient obligés de partir. Toutefois, certains postes demeuraient vacants en raison du niveau de spécialisation requis ou d’un manque de personnel.

Les réservistes, qui sont dans l’armée à temps partiel et occupent généralement des emplois civils, pouvaient se porter volontaires et présenter leur candidature. Un réserviste affecté à une mission était appelé « renfort ».

C’est donc à titre de volontaires que les réservistes servaient en Afghanistan. Ils représentaient environ 20% des soldats déployés. Beaucoup développaient des compétences particulières et des domaines d’expertise qui les aident à se qualifier pour une mission. Les réservistes étaient notamment beaucoup déployés dans des activités d’influence.

Des soldats au repos consomment leurs rations de nourriture en arrière de leur véhicule LAV-III, lors d’une opération en position avancée (source : Musée du RMR).

Les activités d’influence

Les opérations psychologiques (OPPSY) sont l’un des deux types d’activités d’influence qui visent à gagner la faveur de la population civile et à obtenir son appui. Pour ce faire, les OPPSY misent sur les messages et les communications, tandis que l’autre branche des activités d’influence, la coopération civilo-militaire (COCIM), procède par des actions concrètes.

Opérations Psychologiques (OPPSY)

En Afghanistan, de petites unités d’OPPSY étaient attachées aux bataillons de combat. Elles travaillaient de concert avec leur bataillon pour soutenir leurs besoins au combat, et elles s’efforçaient également de réaliser leurs propres plans et objectifs. Ces unités étaient généralement composées de cinq à six personnes, dont certaines avaient la tâche de parler aux habitants pendant que d’autres surveillaient et évaluaient les indices non verbaux. Elles rapportaient leurs observations au quartier général, où des analystes pouvaient ensuite dresser un portrait complet des besoins et des intérêts de la population.

Les principales méthodes de communication utilisées par les OPPSY étaient la radiodiffusion, la distribution et le largage de tracts ainsi que les interactions avec les personnes, toujours dans l’optique d’atteindre des objectifs précis.

Des soldats larguent des pamphlets depuis un avion (source : Musée du RMR).

Programmes de soutien à long terme

En plus du soutien au combat, les équipes d’OPPSY espéraient promouvoir les idées d’éducation et de démocratie comme fondements d’une stabilité et d’un appui à long terme pour le gouvernement. Elles distribuaient des radios à manivelle et assuraient aux habitants un accès à des stations suggérées, telles que des stations locales où elles avaient des contacts et les propres stations des forces de l’OTAN et des États-Unis. Les OPPSY ont également produit des émissions de radio éducatives qui faisaient la promotion de l’éducation dans les régions rurales en plus de projeter une image positive du gouvernement et de sa contribution au pays.

Les OPPSY produisaient un périodique en pachtou et en anglais. Le journal contenait des informations variées et des histoires locales (source : Musée du RMR).
Des images accompagnées de courts textes étaient distribuées. Celles-ci illustrent la coopération entre les enfants afghans et le personnel militaire (source : Musée du RMR).

Coopération civilo-militaire (COCIM)

La coopération civilo-militaire (COCIM) est un autre type d’activité d’influence. Les unités de COCIM travaillaient avec les dirigeants locaux, les entreprises locaux et les organisations non gouvernementales pour tisser des liens avec les habitants et leur offrir de l’aide.

L’établissement de relations avec les habitants et la participation à des projets d’aide humanitaire ont permis à la population de mieux comprendre la présence militaire et de potentiellement considérer les forces armées comme des alliées. Les équipes de la COCIM évaluaient les besoins de la population locale et la façon dont les ressources pouvaient être distribuées. Elles cherchaient ainsi à améliorer la qualité de vie des citoyens et à répondre aux besoins de la FIAS. Durant leur présence à Kaboul, les équipes canadiennes de la COCIM ont travaillé sur une centaine de projets. Pour certains projets, des contrats ont été octroyés à des entreprises locales, ce qui a permis de créer des emplois et de tisser des liens.

Deux jeunes filles afghanes testent le nouveau puits à eau nouvellement installé près de leur village (source : DND-MDN Canada).
Des pompiers ayant récemment obtenu leur diplôme de la Joint Fire Academy à Kaboul, en Afghanistan (source : US Air Force par le Sergent-chef Keith Brown).
L’une des missions de la CIMIC était de construire de nouvelles écoles pour améliorer l’accès à l’éducation des enfants afghans (source : U.S. Army photo).

Les projets à impact rapide comprenaient notamment la construction de puits et la facilitation d’un accès à l’eau potable, l’apport d’équipement médical aux cliniques, la distribution de fournitures aux écoles, la réfection de routes, les projets d’assainissement, les conseils sur les questions agricoles et l’aide aux autorités locales. Les projets de développement de plus grande envergure, quant à eux, permettaient à beaucoup de personnes d’accéder à des services importants. Ils comprenaient la construction de routes, de postes d’incendie, d’hôpitaux et d’écoles. Le Canada a aussi défini des buts à long termes, par exemple l’amélioration du degré d’alphabétisation et l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles, l’éradication de la polio et la construction d’une route de ceinture en Afghanistan.

En collaboration avec les autorités locales, l’armée canadienne a distribué de la nourriture et des fournitures scolaires aux populations dans le besoin (source : Musée RMR).
Un médecin afghan en train de performer quelques tests médicaux sur un collègue dans une clinique (source : Musée du RMR).
Une femme afghane et son fils après avoir voté dans le 13ème district de la province de Kabul (source : Agence américaine pour le développement international).
Des personnes déchargent un camion pour la distribution de nourriture, de médicaments et de ressources importantes (source : Musée RMR).
L’une des tâches principales des forces de la coalition était de donner un accès à l’électricité à l’ensemble des Afghans. Pour plusieurs Canadiens en déploiement, voir la ville s’illuminer était un indice significatif de leur travail sur le terrain (source : Hasib Khorami).