Le jour du Souvenir et son histoire
Le Jour du Souvenir est fêté dans les pays du Commonwealth, et dans quelques autres pays. Découlant du Jour de l’Armistice, les deux se célèbrent le même jour, soit le 11 novembre. Le Jour du Souvenir souligne la fin de la grande guerre et honore l’armistice entre les deux camps. Cette trêve sera par la suite rendu officielle par la signature du Traité de Versailles. Aux États-Unis, le jour des vétérans se déroule à la même date.
Au Canada, le jour du souvenir est généralement célébré par le port d’un coquelicot sur la poitrine dans les semaines précédentes. De plus, plusieurs parades sont organisées dans les différentes villes et municipalités. Et le jour-même, une ou deux minutes de silence sont observées au sein de la majorité des organismes publics (écoles, etc.). Certaines entités tiennent aussi des messes spéciales en plus des parades et différentes cérémonies.
À Ottawa, une cérémonie est orchestrée chaque année. Celle-ci se compose de plusieurs étapes importantes et fondamentales, mais la séquence la plus importante est celle de La Dernière Sonnerie, deux minutes de silence, suivi du Réveil. Ces moments sont directement inspirés de pratiques militaires. La dernière sonnerie signifie que le dernier poste a été inspecté et tous peuvent aller dormir. Le Réveil marque le moment de se lever et le commencement d’un jour meilleur. Le tout est suivi de 21 coups de canons. Finalement, l’Acte du Souvenir est récité en français, anglais et langue autochtone par un vétéran.
Le coquelicot
Pourquoi le coquelicot ? Ces fleurs poussent particulièrement bien dans la terre ayant été fraîchement brassée. En raison des bombes, des tranchées et différents mouvements de troupes, la terre a particulièrement été retournée durant la Première Guerre mondiale. De ce fait, beaucoup de coquelicots étaient donc visibles sur l’ensemble du territoire européen touché par la guerre. De nombreux soldats en ont parlé dans leurs lettres vers la maison. D’ailleurs, le soldat canadien John McCrae est bien connu pour son poème “In Flanders Field” relatant de la présence des coquelicots. Cette fleur est donc maintenant le symbole du Jour du Souvenir / Jour de l’Armistice.
En 2006, le coquelicot violet a été adopté afin de souligner le service de tous les animaux décédés au combat.
In Flanders fields the poppies blowBetween the crosses, row on row,That mark our place; and in the skyThe larks, still bravely singing, flyScarce heard amid the guns below.
We are the Dead. Short days agoWe lived, felt dawn, saw sunset glow,Loved and were loved, and now we lie,In Flanders fields.
Take up our quarrel with the foe:To you from failing hands we throwThe torch; be yours to hold it high.If ye break faith with us who dieWe shall not sleep, though poppies growIn Flanders fields.
La commémoration
La commémoration est un acte aussi social qu’individuel. Dans le cadre du Jour du Souvenir, l’individu n’est pas obligé de participer aux nombreuses cérémonies. Beaucoup se contentent d’arborer le coquelicot. Mais ce simple geste, fort personnel, peut entraîner de nombreuses réflexions. Qu’est-ce que la commémoration pour soi et qu’est-ce que ça signifie pour soi ?
Tout autour de nous, des traces du passé et des sacrifices de nos ancêtres sont présents. La commémoration, même la plus simple, permet de s’ancrer dans notre territoire et de créer sa propre identité face à notre lieu et son passé. Que ce soit par les cérémonies du jour du souvenir, par les expositions muséales ou bien les petits écriteaux commémorant un coin de rue, leurs implications et leurs symboliques restent personnelles à chaque personne qui côtoie ces différents signes commémoratifs.
La mise en valeur de certains objets et de différents lieux qui pourraient sembler banales par la commémoration permet de comprendre et de s’ancrer personnellement dans son passé. De plus, par le souvenir des différentes tragédies de notre histoire, cela permet de ne pas répéter les erreurs et atrocités qui ont eu lieu par avant. D’une certaine façon, la commémoration en tant qu’acte individuel et personnel, ou social, permet cette continuité de paix, dont plusieurs ont dû se sacrifier avant nous afin de l’atteindre. La Première Guerre mondiale a été particulièrement ravageuse, et les conditions des personnes ayant servi étaient très difficiles. Commémorer ses personnes lors du Jour du Souvenir, ainsi que tous ceux qui ont servi par la suite, permet donc de comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Le Musée du Royal Montreal Regiment offre un outil interactif permettant aux habitants de Westmount de re-découvrir leur quartier d’un point de vue commémoratif grâce à une carte interactive. Consultez cette carte ici.
Article rédigé par Aglaé Pinsonnault pour Je Me Souviens.
Sources
Pour une approche plus académique :
- Debra Marshall, « Making sense of remembrance », Social & Cultural Geography, vol. 5, no. 1, 2004, pp. 37-54 (en anglais).
- Barry Schwartz, « The Social Context of Commemoration: A Study in Collective Memory », Social Forces, vol. 61, no. 2, 1982, pp. 374-402 (en anglais).
- Jay Winter & Emmanuel Sivan (dir.), « War and Remembrance in the Twentieth Century », Cambridge, Cambridge University Press, 1999, 272 p. (en anglais).