Depuis des siècles, des animaux ont fait partie de différentes armées à travers le globe. Passant de rôle de compagnons à celui d’utilitaire, ils accompagnent les soldats et officiers dans les différentes campagnes militaires. D’ailleurs de nombreux monuments en hommage aux animaux de guerre ont été érigés dans de nombreux pays. Au Canada, le monument aux animaux de guerre est situé dans la ville d’Ottawa.
Ce monument, parsemé d’empreintes de mules, de chevaux, de pigeons et de chiens, nous permet de commémorer la loyauté, le sacrifice et le courage de ces animaux valeureux. Que leurs tâches soient celles de messager, de transport de matériel et de troupes, d’assistants médicaux, de recherche et sauvetage, il est important de se rappeler du rôle qu’ils ont et continuent de jouer dans des conflits qui ne sont pas les leurs.
Dans le présent top 10, nous vous présentons différents animaux présents lors des deux conflits mondiaux de 1914-1918 et 1939-1945.
10. Égalité entre les canaris, souris et vers luisants
Ces 3 types d’animaux se placent dans notre top 10 pour leur utilité. Les canaris et les souris permettaient d’identifier lorsque l’air devenait toxique dû aux différents gaz. Les vers luisants quant à eux, émettent une faible luminosité qui permettait aux soldats de lire les lettres qu’ils recevaient.
Photo : The Great War Primary Documents Archive.
8. L’ourson Winnipeg
Cette oursonne noire fut achetée en 1914 en Ontario par le lieutenant Colebourn qui la nomma Winnipeg, en l’honneur de sa ville natale. Winnie devient officiellement la mascotte du régiment. Les soldats décident donc d’emmener Winnie avec eux vers l’Europe et font entrer illégalement l’ourse en Angleterre. Devant quitter pour la France, Winnipeg est confiée au zoo de Londres. C’est d’ailleurs à cet endroit que Alan Alexander Milne et son fils Christopher la virent et que l’inspiration pour l’histoire de Winnie the Pooh germa.
Photo : Winnie l’ourson avec Harry Colebourn (Source : Lindsay Mattick/AP/Canadian Press).
6. Rip le chien
Ce chien errant est adopté par le Poplar Air Raid Precaution dans l’est de Londres pendant la Seconde Guerre mondiale. Suite aux blitzkriegs allemands sur la capitale britannique, Rip aidait à localiser des survivants, humain et animal, dans les décombres.
Photo : Imperial War Museum.
4. Tirpitz la truie
Cette mascotte du HMS Glasgow, avait précédemment été à bord du SMS Dresden, un croiseur allemand. Suite au naufrage, en mars 1914, Tirpitz fut abandonné sur le navire en train de couler par l’équipage. Elle réussit à quitter le navire et de nager avant d’être rescapée par l’équipage du HMS Glasgow non loin. Les marins britanniques la décorent d’une fausse croix de fer, un honneur militaire allemand, pour être restée sur le navire même après de départ de l’équipage. Tirpitz resta sur le navire britannique jusqu’en 1916 en tant que mascotte avant d’être retraitée à la Whale Island Gunnery School près de Portsmouth.
Photo : Imperial War Museum.
2. Warrior le cheval
Durant la Grande Guerre, Warrior fut le cheval du capitaine Jack Seely du Corps expéditionnaire britannique. Ensemble, ils servirent durant la totalité de la guerre. Ils ont survécu à des combats féroces, dont ceux de la Somme et de Ypres. C’est ce duo qui dirigea la Brigade Canadienne de cavalerie dans les bois de Moreuil, lors de la dernière offensive majeure de cavalerie du conflit, en mars 1918. Malgré un taux de victimes élevé, Warrior s’en sort sans égratignures. Il fut surnommé le cheval que les Allemands ne pouvaient pas tuer (the horse the Germans could not kill). Pour le 100e anniversaire du début du conflit, soit en 2014, Warrior se fit offrir la médaille Dickin au nom de tous les animaux qui ont servi lors de la Première Guerre mondiale à titre posthume. La médaille Dickin qui souligne la bravoure et la dévotion des animaux en temps de guerre existe depuis 1943.
Photo : Alfred Munnings, Major General The Right Honourable J.E.B. Seely, CWM 19710261-0450, Collection Beaverbrook, Musée canadien de la guerre.
9. Les éléphants Kiri et Many
Kiri et Many étaient deux éléphants de cirques en Allemagne. Suite à des bombardements des alliés sur le territoire allemand lors de la Seconde Guerre mondiale, ces deux pachydermes furent enrôlés pour déplacer les dommages causés par les bombes et les obus. Leur travail se poursuivit même après la capitulation de l’Allemagne.
Photo : Imperial War Museum.
7. Judy la chienne
Cette chienne fut la mascotte sur le HMS Grasshopper de la Royal Navy. Le navire fut torpillé par les Japonais et Judy et l’équipage furent capturés comme prisonniers de guerre. Les prisonniers ont non seulement partagé leurs rations avec elle, ils réussirent à la faire enregistrer comme prisonnière de guerre. En retour, Judy était extrêmement protectrice envers les captifs du camp, celle-ci jappait et grognait pour distraire les geôliers lorsque ceux-ci maltraitaient les prisonniers. Elle réussissait aussi à quitter le camp et rapportait de la nourriture. Libérée en 1945, Judy reçut la médaille Dickin pour son courage et son endurance.
Photo : Imperial War Museum.
5. Gustav le pigeon
Ce pigeon de la RAF fut l’un des messagers donnés à Montagu Taylor de l’agence Reuters avant le débarquement de Normandie. Le 6 juin 1944, c’est Gustav qui rapporte les premières nouvelles du débarquement. En un peu plus de 5 heures, le pigeon parcourt les 241 km qui séparent les côtes normandes à son pigeonnier à Portsmouth. Il reçoit la médaille Dickin avant même la fin de la guerre, soit en septembre 1944.
Photo : Imperial War Museum.
3. Jet le chien
Jet était un chien entraîné pour la recherche et le sauvetage lors de la Seconde Guerre mondiale. Son maître, Caporal Wardle, et lui ont réussi à sauver plus de 150 personnes des décombres des bombardements aériens allemands. Lors d’un de ces sauvetages, Jet refusa de bouger pendant 12 heures pendant que les sauveteurs tentaient d’atteindre une victime dans les débris. Ce chien valeureux reçoit la médaille Dickin en 1945 pour son courage.
Photo : Imperial War Museum.
1. Wojtek l’ours
Wojtek est un ours brun de Syrie. Abandonné, il est trouvé par un enfant près de Hamadan en Iran. Celui-ci échange l’ourson contre des conserves à des membres de la 22e compagnie de transport d’artillerie du deuxième corps de l’armée polonaise, stationnée non loin de là. L’ours devient rapidement la mascotte non officielle des unités de la région. Grandissant près des hommes, l’ourson joue et vivra avec les militaires qui le nourrissent d’une alimentation variée. Toutefois, son breuvage préféré se révèlera être la bière. Il aime bien aussi manger et fumer des cigarettes. Lorsque la compagnie quitte le moyen orient pour se diriger vers l’Italie, ils enrôlent officiellement Wojtek dans l’armée pour pouvoir l’apporter avec eux. Il sera même promu au rang de caporal et aidera à transporter des munitions lors de la bataille du mont Cassin (Monte Cassino). Démobilisé en 1947, il terminera sa vie au zoo d’Édimbourg où il meurt en 1963.
Photo : Imperial War Museum.
Article écrit par Alexandrine Bleau-Quintal pour Je Me Souviens.
Sources :
- « Animals That Played a Part in the First World War », Canadian Geographic.
- « Hommage aux animaux en guerre », Gouvernement du Canada.
- « 9 Famous Animals From The First And Second World Wars », Imperial War Museum.
- « 12 Ways Animals Have Helped The War Effort », Imperial War Museum.
- « Wojtek l’ours soldat », Le monde.
- « Mascottes et animaux de compagnie », Musée canadien de la guerre.
- « Animals That Served in the First World War », The Canadian Encyclopedia.
- « Our History », The Edinburgh Zoo.