JOUR J, 6 JUIN 1944
DE LA PLAGE À LA CAMPAGNE
L’EXPÉRIENCE DES COMBATS
L’Armée canadienne arrive sur la plage Juno très tôt le matin, sous l’accueil féroce des fortifications allemandes. Si les bombardements aériens et marins réussissent à couvrir l’avancée des navires de débarquement, les défenses ennemies sont tenaces. Sur la plage, les Canadiens subissent les tirs soutenus des mitrailleuses allemandes et les mines dissimulées, qui causent énormément de dégâts. Plusieurs navires sont aussi endommagés durant le débarquement et beaucoup de soldats sont forcés de nager jusqu’à la berge avec tout leur équipement.
« C’est le point le plus à l’intérieur des terres à avoir été atteint ce soir-là. Je pense que nous étions à sept milles des plages. »
– Frederick Rogers, signaleur, Anciens Combattants Canada
Après la capture des côtes, les soldats canadiens se rendent à Courseulles-sur-Mer, qui surplombent la plage, et sécurisent la ville et les villages autour. Les victimes sont nombreuses, mais le débarquement est un grand succès grâce aux assauts soutenus et à la persévérance des soldats.
« On n’avait pas le temps de penser à quoi que ce soit, rien. On faisait ce qu’on pouvait, du mieux qu’on pouvait. »
– John Hall, opérateur radio, Anciens Combattants Canada
Le Commando « W » s’approche de Mike Beach, le 8 juillet 1944.
« Tu sais, c’est terrible de tenir quelqu’un dans ses bras, quand il est en train de mourir. »
– Harold Hague, membre de la Marine royale du Canada, Anciens Combattants Canada
« Mais il y avait des blessés partout, des cris et des hurlements. Des gens dans l’eau qui flottaient et… oh, tout. »
– John Hall, opérateur radio, Anciens Combattants Canada
Francis Godon (1924-2019)
« Ramper et courir et ramper et courir. Et la seule chose que vous ne pouviez pas faire c’était de vous arrêter sur Juno Beach. Si vos copains étaient blessés pendant cela, et les cris et les pleurs, vous ne pouviez pas vous arrêter, vous deviez continuer. Si vous vous arrêtiez, et bien vous étiez mort vous aussi. Alors, il fallait continuer. Ce qui était difficile à faire parce que la plage ressemblait à du ketchup, une plage recouverte de ketchup. C’était tout rouge de sang à ce point-là. »
– Francis Godon, soldat pour le Royal Winnipeg Rifles, Avec la permission de Historica Canada
Lloyd Turner (1923-2002)
Né à Toronto, le sergent Turner s’engagea avec les Queen’s Own Rifles of Canada avec lesquels il combattit en France, en Belgique et en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre.
« Dès que la porte est tombée, nous avons commencé à courir vers le mur de soutènement. Les Allemands tiraient déjà. J’ai regardé en arrière et j’ai vu certains de ces hommes allongés sur la plage, et d’autres à moitié dans l’eau, emportés par la marée. […] « Qu’est-ce que je fais ici ? » j’ai dit « Ils essaient de nous tuer ! » »
– Lloyd Turner, sergent pour le Queen’s Own Rifles, The Queen’s Own Rifles of Canada Regimental Museum and Archive.
LE SOLDAT CANADIEN AU FRONT
Everett Cromwell (1921-2019)
Avec la permission de Historica Canada.
« Nous avions trente camions de munitions, trente camions de bidons d’essence et trente camions de rations de nourriture et nous continuions à avancer. Puis, nous nous arrêtions et nous déchargions; nous nous installions, nous vidions tout de nos camions et nous les empilions […] puis nous redescendions sur la plage où se trouvaient les grands dépôts et nous les chargions. Puis, nous les transportions pour approvisionner les unités au fur et à mesure […]. »
– Everett Cromwell, membre du Corps royal d’intendance de l’Armée canadienne, Anciens Combattants Canada
LÉO MAJOR
LES CAPTURES DE NORMANDIE
Le soldat Léo Major débarque en Normandie, le 6 juin 1944, avec le Régiment de la Chaudière. Avec son unité, il réussit à neutraliser un premier bunker allemand et à capturer une douzaine de soldats allemands. Cette prouesse sauva la vie de plusieurs membres du Queen’s Own Rifles, encore pris sur la plage. L’après-midi même, Léo Major et un camarade recommencent leur exploit en capturant un camion blindé allemand.