Les femmes des Bombes : Nance Wright et Madge Trull

Ces Canadiennes ont déchiffré la machine Enigma et selon des historiens, cela aurait pu abréger la Deuxième Guerre mondiale d’au moins trois ans pour les Alliés.

La sortie de la superproduction hollywoodienne Le jeu de l’imitation, en 2014, a introduit dans la culture populaire le système de codage sophistiqué qu’utilisaient les Allemands durant la Deuxième Guerre mondiale. La machine de codage complexe qui permettait de produire ces chiffrements portait le nom d’Enigma, « l’énigme », et plusieurs variantes ont été produites. Elle est depuis devenue un symbole emblématique des services du renseignement du milieu du XXe siècle.

Même si la machine à quatre rotors Enigma, ou Wehrmacht Enigma, était largement utilisée dans tous les domaines d’activité militaire de l’Allemagne, c’est la marine qui l’a intégrée le plus efficacement. À l’aide d’Enigma, la marine allemande coordonnait les tactiques de meute employées par ses flottes de sous-marins, en particulier durant la bataille de l’Atlantique.

Une bombe reconstruite au musée de Bletchley Park (source : Tom Yates, Wiki Commons).

Il a fallu une équipe de scientifiques polonais et britanniques d’une grande intelligence pour créer des contre-machines, auxquelles on a donné le nom de Bombes. Ces Bombes déchiffraient le message codé en allemand pour qu’il soit traduit par l’équipe de renseignements alliée. Parmi les scientifiques impliqués, le plus connu était bien entendu Alan Turing, interprété par Benedict Cumberbatch dans l’adaptation cinématographique. Or, ce que la plupart des gens ignorent, c’est qu’il y avait une présence canadienne au cours de ces événements. En effet, deux femmes ayant des liens avec le Canada ont été présentes à différentes étapes du décryptage d’Enigma à Bletchley, en Angleterre, où tout s’est déroulé.

Nance Wright (gauche) et Madge Trull (droite), ayant toutes deux travaillé à Bletchley Park (source : inconnu).

Nance Wright, qui a passé une partie de son enfance en Ontario, est retournée en Angleterre juste avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale. C’est à cette époque qu’elle s’est engagée activement dans le service de renseignements de l’effort de guerre. Tout au long de la guerre, à Bletchley, Wright s’est efforcée de décoder les messages interceptés et a ultérieurement commencé à travailler avec les messages d’Enigma décodés.

Quant à Madge Trull, l’autre influence canadienne, elle est liée à notre pays par sa vie d’après-guerre, lorsqu’elle a déménagé au Canada. C’est là qu’elle s’est mariée avec John C. Trull, capitaine d’aviation de l’Aviation royale canadienne. Après sa formation de cryptologue, Trull a été recrutée pour travailler dans une baie à Bletchley. Là-bas, Trull travaillait avec les Bombes pour décoder les communications allemandes interceptées.

Des historiens ont théorisé qu’en déchiffrant la machine Enigma, les Alliés ont pu abréger la Deuxième Guerre mondiale d’au moins trois ans. Si vous souhaitez voir de vos propres yeux l’une des versions d’Enigma, ne manquez pas de visiter les Military Museums à Calgary, en Alberta. Ils présentent notamment une machine fabriquée en Suisse, de même que des informations approfondies.

Des femmes au travail dans la salle de décodage, à Bletchley Park (source : Bletchley Park).

Réimprimé ici avec l’autorisation de Valour Canada dans le cadre d’une collaboration entre JMS et Valour Canada. Pour voir d’autres articles comme celui-ci, consultez leur bibliothèque d’histoire militaire (en anglais seulement).

Pour en savoir plus :

  • Pour en savoir plus sur Madge Trull, consultez le projet Mémoire; pour lire l’article nécrologique de Nance Wright, rendez-vous sur le site de Legacy (en anglais).
  • CryptoMuseum (en anglais) offre une bonne introduction à la Bombe et à son fonctionnement.