Charles Lightfoot Roman – Un parcours étoffé

Père de famille, chirurgien émérite, militaire, auteur, chercheur, conférencier, tous des chapeaux portés par Charles Lightfoot Roman, un homme au parcours étonnant.

Né à Port Elgin en Ontario en 1889, Charles Lightfoot Roman sera un des premiers Canadiens noirs à terminer de brillantes études universitaires à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Il deviendra par la suite un acteur déterminant dans le domaine de la médecine de travail. Au moment où le Canada entre dans le conflit de la Première Guerre mondiale, Charles Lightfoot Roman devient l’un des premiers Canadiens noirs à s’enrôler dans le service militaire au sein de l’Hôpital général canadien no 3 (McGill).

HÔPITAL GÉNÉRAL NO 3

Afin d’apporter un soutien aux combattants de la Première Guerre mondiale en Europe, le Dr Herbert Stanley Birkett, doyen de la Faculté de médecine à l’époque, décide de mettre sur pied un hôpital général basé en France. L’installation se trouvait à proximité des lignes de front et comptait 1040 lits. Les responsables de l’Hôpital étaient tous issus de la Faculté de médecine de McGill, appuyés par des étudiants du même établissement ainsi que des bénévoles. Les infirmières qui y étaient dépêchées provenaient quant à elles de l’Hôpital général de Montréal ou de l’Hôpital Royal Victoria. À la suite de cette initiative, de l’Université McGill, d’autres universités canadiennes vont par la suite suivre l’exemple et créer leurs propres hôpitaux.

 

 

 

 

Enfance et vie militaire

La famille Roman quitte Port Elgin au début des années 1890 pour aller s’installer à Bay City au Michigan. C’est là que Charles Lightfoot Roman y fait ses études primaires et secondaires. Il suit les traces de son oncle chirurgien et professeur de médecine en s’inscrivant à l’Université Fisk où il obtient son baccalauréat en sciences pour ensuite poursuivre ses études en médecine à l’université McGill à Montréal en 1912. La Première Guerre mondiale qui sévit au moment de ses études l’incite à mettre en veille ses études pour s’enrôler au sein de l’Hôpital général canadien no. 3. Il est parmi les premiers Canadiens noirs à s’engager et le seul Noir connu travaillant au sein de l’Hôpital général canadien no. 3. C’est en tant que préposé aux malades avec un grade de soldat qu’il commence son service militaire. Il sera en poste au total 25 mois en France, où il termine son service à titre de chef de salle à l’Hôpital général canadien no.3 avec un grade de caporal. Il retourne au Canada en 1917 et termine son doctorat en médecine avec une maîtrise en chirurgie en 1919. L’année suivante, il se marie à Jessie Middleton Sedgewick, une infirmière militaire rencontrée au front. Ils auront cinq fils.

Carrière post-militaire

Suite à ses études après la guerre, Charles Lightfoot Roman travaille à l’Hôpital général de Montréal, mais décide de poursuivre sa carrière de médecin chez Montreal Cottons Limited (une division de la Dominion Textile Company) à compter de 1921.

Montreal Cottons Limited

La Montreal Cotton Company voit le jour à Salaberry-de-Valleyfield en 1878 au moment où l’industrialisation s’accélère. Cette usine de textile, qui emploie jusqu’à 50% de la population de la ville, était surnommée la Forteresse du Canada car elle a été la plus grosse au pays pendant près d’un siècle. Des difficultés forceront la fermeture définitive le 30 novembre 1968. (Photo : MUSO)

 

 

Sensibilisé par un accident où son oncle a dû se faire amputer de la jambe droite, Charles Lightfoot Roman devient l’un des premiers médecins de la province à se spécialiser dans les accidents de travail. Il fera sa carrière au sein de la Dominion Textile où il travaillera dans ses dernières années à titre de directeur médical pour toute l’entreprise. Étant un expert dans son domaine, il portera aussi les chapeaux de chercheur, auteur et conférencier à plusieurs moments de sa vie. Il meurt en 1961 peu après sa retraite.

Nous nous souviendrons de Charles Lightfoot Roman comme un homme dévoué autant dans ses carrières militaire et civile. Un homme qui n’a pas hésité à s’enrôler pour servir son pays et à secourir ses compatriotes dans un moment charnière de l’histoire. Son dévouement lui aura servi tout au long de sa carrière.

Article rédigé par Emilie Bernier pour Je Me Souviens. Pour en savoir plus sur son travail, consultez son site web : https://www.ebnumerique.ca/accueil.

Sources :