LE CHOC : LA BATAILLE DE 17 JOURS

UN OBJECTIF DÉSESPÉRÉ

La bataille de Hong Kong constitue la première participation canadienne à la Deuxième Guerre mondiale. Cependant, dès le début des combats, il était clair que la défaite était certaine. Les Alliés concentrèrent la majorité de leur défense du côté de la mer, jugeant que le terrain ardu de la péninsule bloquerait les Japonais. De même, ils s’imaginèrent que les soldats japonais, du fait de leurs yeux bridés, étaient incapables de voir la nuit. Ce fut donc toute une surprise lorsque dans la nuit du 7 au 8 décembre, des milliers de soldats japonais franchirent la frontière au courant de la nuit et attaquèrent massivement les positions alliées.

« Hong Kong était un piège militaire mortel, isolé et non préparé. Si les Japonais attaquaient, nous avions deux options : nous pouvions mourir sur le champ de bataille ou devenir les prisonniers d’un ennemi sauvage. », George S. MacDonnell, Sergent (Royal Rifles of Canada), date inconnue.

Les Alliés sont en sous-nombre et dans le cas des Canadiens, ils sont en manque d’entraînement et d’équipement. Comparativement, les troupes japonaises sont des vétérans de la guerre en Chine. Les Alliés réalisent vite la supériorité de leur ennemi. La perte de la Gin Drinkers Line, le 10 décembre, est un coup dur puisqu’elle avait été conçue pour tenir tout assaut ennemi pour au moins 6 mois !

Des batteries d’artillerie pillonnent les dernières positions alliées à partir de Jardine’s Lookout, le 24 décembre 1941 (source : Hong Kong Museum of History’s Life Under the Japanese Occupation, 1941-45 exhibition).

LE CHAOS DES COMBATS

La bataille évolue dans un chaos général pour les Alliés : les lignes de communication sont rapidement coupées, plusieurs malentendus entre officiers surviennent et, pour ne pas aider le tout, plusieurs groupes de saboteurs s’en prennent aux positions de défense. Les Japonais avancent rapidement et les Alliés peinent à garder leurs positions. L’île est éventuellement coupée en deux et plusieurs groupes de défenseurs sont isolés les uns des autres.

Les défenseurs vont tenter plusieurs manœuvres désespérées. Le 19 décembre, la compagnie « A » des Winnipeg Grenadiers, mené par le sergent major John R. Osborn reprend le mont Butler. La riposte japonaise est farouche et Osborn y décède en se jetant sur une grenade pour sauver ses camarades. Trois heures plus tard, après des combats intenses et après avoir subi de lourdes pertes, la compagnie se retire de la montagne.

UNE DÉFENSE HÉROÏQUE

Ce n’est pas dire que les Alliés, et les Canadiens en particulier, ne font pas preuve d’héroïsme. Le col de Wong Nai Chung est une position stratégique primordiale pour les défenseurs. Les Winnipeg Grenadiers, accompagnés d’autres troupes, vont défendre le col durant trois jours. Les pertes sont immenses des deux côtés : les Canadiens voient la totalité de leurs hommes tomber ou être blessés. Les Japonais réussissent ultimement à prendre le col, mais seulement après avoir vaincu une défense farouche.

Au village de Stanley, le 25 décembre, alors que la reddition est déjà signée, la compagnie « D » des Royal Rifles lance un assaut désespéré contre les Japonais. Les Canadiens réussissent à sortir les Japonais de leurs positions, mais seulement après des combats au corps-à-corps et des pertes importantes. C’est une petite victoire, mais qui ne change pas le cours de la bataille : les Alliés se sont déjà rendus.

Des soldats canadiens tenant un poste d’observation quelques temps avant le début des combats (source : Hong Kong Veterans Commemorative Association).
Des soldats japonais avancent durant les combats (source : Imperial War Museum, HU2780).

UNE BOUCHERIE ORGANISÉE

La mission salésienne, vue de la caserne de Lye-Mun (source : Musée canadien de la guerre, J-20553-1).

La bataille se distingue par sa brutalité alors que les défenseurs perdent 100 % de leurs hommes. Les Japonais ne font pas de pitié tandis que la reddition n’est pas une option. Plusieurs des soldats alliés se livrant à l’envahisseur sont ainsi sommairement exécutés. Malheur aussi aux blessés qui sont retrouvés par l’ennemi. Dans des actes d’une rare violence, des soldats japonais se rendent dans des hôpitaux tenus par la Croix-Rouge où ils assassinent les blessés et le personnel médical. Les défenseurs restants, sont rapidement capturés par les Japonais et menés dans les camps.

« Nous sommes pris comme des rats, aucun espoir d’en sortir. […] je ne reverrai sans doute pas mon vieux Montréal. », Georges Verreault, Signaleur (Royal Rifles of Canada), 19 décembre 1941.

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