Francis Pegahmagabow

De héros de guerre à défenseur pour les droits des communautés autochtones, Francis Pegahmagabow fut un homme qui se démarqua durant toute sa vie via ses talents et sa persévérance.

Francis Pegahmagabow est un chef Ojibwé (Anichinabé) de la Première Nation Wasauksing. Né le 9 mars 1891 dans la réserve de Parry Island (Ontario), il est connu comme étant un défenseur des droits autochtones et un héros de guerre. D’ailleurs, il est l’une des personnes autochtones les plus décorées du Canada au cours de la Première Guerre mondiale. Décédé le 5 août 1952, son leg restera à jamais gravé dans la mémoire de l’histoire canadienne.

Origine

Il perd ses parents très jeune, et est élevé par un dénommé Noah Nebimanyquod à Shawanaga. Il grandit dans un environnement traditionnel où il apprend à chasser, pêcher et soigner. À 12 ans, il commence à travailler dans des camps de bûcherons et des stations de pêche.

Première Guerre mondiale

Au début du conflit en 1914, les autochtones ne sont pas encouragés à s’enrôler au sein du service militaire. Cependant, en 1916 les pertes humaines augmentent et le Corps expéditionnaire canadien cherche désespérément des volontaires pour aller combattre outre-mer. C’est à ce moment que l’on permettra aux autochtones de joindre les rangs des combattants canadiens.

Pour Pegahmagabow, les choses se passent différemment. Déterminé à s’enrôler dès le déclenchement du conflit, il se présente au bureau de recrutement, et comme il est en bonne forme physique, il réussit à s’inscrire au contingent à l’étranger du 23Régiment (Northern Pioneers) en août 1914. Il est parmi les premiers autochtones à se porter volontaire pour le service outre-mer.

En février 1915 , il débarque en France avec le 1er Bataillon d’infanterie canadien. Il est vite remarqué pour ses tirs de précision et ses nerfs d’acier. Il devient également un éclaireur de première classe.

Qu'est-ce qu'un éclaireur?

Celui qui est désigné comme éclaireur a pour mission d’aller observer le terrain et récupérer le plus d’informations qui seront utiles au reste du groupe.

Ne devient pas éclaireur qui veut!

Généralement, la personne choisie possède de bonnes capacités à se déplacer en plus d’avoir un sens de l’observation aiguisé. De nos jours, le terme est aussi utilisé pour ceux qui font des missions de reconnaissance à l’aide d’un avion ou d’un navire.

 

De 1915  à 1916, il participe à plusieurs combats importants au sein du 1er Bataillon. Il se démarque notamment grâce à son service ininterrompu à titre de messager. Son sang-froid et son grand sens du devoir lui permettent d’obtenir une Médaille canadienne. Il est d’ailleurs un des premiers canadiens  à en mériter l’honneur.

Il cumule par la suite deux agrafes supplémentaires sur sa médaille pour son excellent travail lors de l’assaut de Passchendaele et la Bataille de la Scarpe.

Sa vie après la guerre

En 1919, Francis est de retour des champs de bataille et retourne dans sa communauté à Parry Island. Il constate rapidement que les conditions de vie des autochtones ont peu changé. La pauvreté et les persécutions sont malheureusement toujours d’actualité.

En colère devant cette situation, et de la façon dont le gouvernement traite les communautés autochtones et les vétérans, il décide de s’impliquer en politique locale et fédérale. Par son implication, il souhaite diminuer le pouvoir donné aux Agents des Indiens et accorder un plus grand pouvoir au conseil de bande face aux décisions émises par l’Agent. Malheureusement, il ne parviendra pas à réaliser ce pourquoi il s’est impliqué.

Agents des Indiens

De 1830 à 1960, ces agents étaient des représentants du gouvernement canadien envoyés dans les communautés isolées pour mettre en place les politiques gouvernementales et appliquer les dispositions de la Loi sur les Indiens.

 

Photo : Dr Bourget, un Agent indien qui examine un enfant. – source : Encyclopédie canadienne.

Son parcours sera parsemé d’embûches et malgré plusieurs controverses, il consacre une bonne partie de sa vie à militer pour les droits autochtones.

Francis Pegahmagabow meurt le 5 août 1952 à la suite de complications cardiaques.

Il récolte de nombreux honneurs

Décorations militaires :

  • Médaille militaire et deux agrafes
  • l’Étoile 1914-1915
  • la Médaille de guerre britannique
  • la Médaille de la Victoire

Sa famille a d’ailleurs tout légué au Musée canadien de la guerre à Ottawa.

  • En 1967, il fait également son entrée au Temple de la renommée des Indiens du Canada situé à Brantford en Ontario.
  • Un monument en son honneur a été érigé à la Base des Forces canadiennes Borden
  • L’édifice du 3e Groupe de patrouille des Rangers canadiens porte également son nom depuis 2006.
  • On s’inspire également de son histoire dans deux romans.

Nous nous souviendrons de Francis Pegahmagabow comme étant un homme de courage, dévoué aux causes qui lui tiennent à cœur. Son leg demeure un aspect mémorable de l’histoire canadienne.

Article rédigé par Emilie Bernier pour Je me souviens. Pour en savoir plus sur son travail, consultez son site web : https://www.ebnumerique.ca/accueil.

Sources :