Isabel May McDonald : enseignante, typographe et télégraphiste

Ce récit raconte comment le travail d’Isabel McDonald au sein du SFMRC a contribué à la victoire des Alliés durant la Deuxième Guerre mondiale.

Isabel May McDonald est connue pour avoir servi dans le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) de 1942 à 1945. Le SFMRC, inspiré de l’unité des femmes qui servaient dans la marine britannique (le WRNS), s’est fait surnommer le « Wrens » à l’instar du modèle britannique.

Originaire de North Bay, en Ontario, Isabel a fait des études d’enseignante avant de se joindre à l’armée. Après avoir reçu son diplôme de « l’école normale », elle a enseigné dans des petites municipalités du nord de l’Ontario. Ayant décidé qu’elle avait besoin de changer de rythme, Isabel a quitté l’enseignement et s’est enrôlée en 1942. Elle a peu après suivi la formation du Wrens à Galt, en Ontario, puis à Saint-Hyacinthe, au Québec. Sa formation lui a permis d’apprendre comment intercepter et déchiffrer des messages radio, y compris les messages envoyés par les Japonais dans un code morse à grande vitesse appelé « code Wabun ». Une fois sa formation terminée, elle a d’abord été mutée à Esquimalt, puis à un poste d’écoute à Gordon Head – deux bases navales situées à Victoria, en Colombie-Britannique.

Isabel McDonald à l’époque où elle fréquentait l’école normale de North Bay (source : L’université Nipissing et la formathèque Harris du Collège Canadore).
Mme McDonald, à gauche, dans la salle des télétypes de Gordon Head (source : Archives du Musée de l’électronique et des communications militaires, via The Globe and Mail).
Le bureau de Gordon Head où Isabel May McDonald travailla durant la guerre (source : jproc.ca).

Isabel et les autres télégraphistes sans fil de Gordon Head devaient signer la Loi sur les secrets officiels, qui exigeait une étroite surveillance et la discrétion de tout le personnel des agences de renseignement militaire. Tout au long de sa carrière dans l’armée, elle a travaillé dans un lieu tenu secret. On assurait ses déplacements entre le travail et la maison dans une camionnette bâchée. Au travail, elle écoutait sa radio toute la nuit, décodant et surveillant les transmissions des forces navales japonaises. Le grand réseau d’agents du renseignement dont elle faisait partie s’est avéré crucial pour permettre aux Alliés de remporter la guerre.

Outre son service dans le Wrens, Isabel s’est consacrée à préserver la mémoire des soldats disparus. En 1944, elle a mis à profit ses talents de dactylographe professionnelle pour aider son mari, Rudolph Mauro, à rédiger un livre commémoratif sur les aviateurs de l’Aviation royale canadienne (ARC) de la région de North Bay qui ont perdu la vie pendant la guerre. Isabel a quitté la marine en 1945, à la fin de la guerre, puis est retournée en Ontario pour poursuivre ses études à l’Université de Toronto.

Elle est décédée le 22 août 2018, quelques jours avant son 96e anniversaire. Son histoire est préservée par le Musée de l’électronique et des communications militaires à Kingston, en Ontario.

Réimprimé ici avec l’autorisation de Valour Canada dans le cadre d’une collaboration entre JMS et Valour Canada. Pour voir d’autres articles comme celui-ci, consultez leur bibliothèque d’histoire militaire (en anglais seulement).

Pour en savoir plus :

  • Pour en savoir plus sur Isabel McDonald, lisez « Telegrapher Isabel McDonald monitored coded Japanese broadcasts » (en anglais) dans l’édition du 5 octobre 2018 du Globe and Mail. Une autre membre du Wrens, Bea Corbett, a suivi un parcours très semblable à celui d’Isabel – apprenez-en davantage dans l’édition du 10 novembre 2016 du Kingston Whig Standard (en anglais).
  • Si vous souhaitez en savoir plus sur les activités secrètes qui se sont déroulées à Gordon Head, le site de Jerry Proc (en anglais) offre une foule d’informations.