La Force C

Un petit portrait de la Force "C", c'est-à-dire les forces canadiennes qui ont été rassemblées pour combattre à Hong Kong en 1941.

Cet article fut publié dans le cadre de notre exposition sur la bataille de Hong Kong : Des chances impossibles.

Consulter notre exposition pour en apprendre davantage sur le sort des soldats canadiens envoyés défendre la colonie !

La Force C est le nom appelé au groupe de soldats canadiens à Hong Kong. Les origines derrière le nom sont floues : il est probable que le « C » désigne « Canada », ou encore, qu’il désigne la « classe C », la catégorie militaire des deux régiments envoyés. En effet, dans l’armée canadienne, les régiments de « classe C » sont ceux dont l’entraînement est insuffisant pour être déployé aux combats.

Le Canada choisit deux régiments pour former la force : les Royal Rifles of Canada et les Winnipeg Grenadiers. À eux deux, ils représentèrent à la fois l’est et l’ouest du Canada ; un symbolisme important pour un pays en guerre.

L’effectif de la force fut de 96 officiers, deux superviseurs des services auxiliaires et plus de 1 877 autres gradés : cela comprenait des officiers médicaux, des aumôniers et deux infirmières. La Force C était sous les ordres du Brigadier John K. Lawson qui se plaçait sous le commandement du major général britannique C. M. Maltby.

Les Royal Rifles of Canada

Durant la guerre, les Royal Rifles of Canada sont l’une des plus anciennes unités militaires du pays, fondée en 1866. Avant Hong Kong, des détachements du régiment se distinguèrent en Afrique du Sud, durant la Seconde guerre des Boers (1899-1902) et en Europe, durant la Première Guerre mondiale (1914-1918).

Les soldats de la RRC sont recrutés en juillet 1940. Ils proviennent principalement de la ville de Québec, des Cantons de l’Est et des régions situées à l’est du pays (ex. : Gaspésie, les maritimes). Les hommes terminent leur entraînement en octobre 1940 et sont envoyés dans une première mission de garnison à Terre-Neuve, où ils gardent l’aérodrome de Gander. Un an plus tard, ils sont envoyés pour une nouvelle mission au Nouveau-Brunswick avant d’être transférés à Vancouver quelques semaines plus tard.

Après la bataille de Hong Kong, le régiment est reconstitué le 10 janvier 1942 avec de nouvelles recrues. Cette nouvelle version de l’unité est d’abord stationnée à Vancouver pour protéger les côtes avant d’être transférée en Grande-Bretagne en 1945.

Des soldats des RRC s'apprêtent à embarquer pour Hong Kong, octobre 1941 (source : Bibliothèque Archive Canada).

Les Winnipeg Grenadiers

Des soldats des Winnipeg Grenadiers se préparent à partir en train pour Vancouver où ils se rendront à Hong Kong. Photo prise en octobre 1941 (source : Bibliothèque Archive Canada)

Ce régiment est fondé en 1908, à Winnipeg. Tout comme les RRC, les Winnipeg Grenadiers se sont aussi distinguées durant la Grande Guerre : d’abord mobilisés en Grande-Bretagne, ils combattent ensuite en France et en Belgique.

Durant les années 1940, le régiment s’entraîne en vue des combats en Europe. Cependant, en 1940, il est envoyé en garnison en Jamaïque. Là-bas, les hommes gardent un camp de détention pour les ressortissants italiens et allemands. En octobre 1941, ils sont rappelés au Canada et se rendent eux aussi à Vancouver pour être transférés à Hong Kong.

Le régiment est aussi refondé après la bataille de Hong Kong. Après avoir été placée en garnison de défense au pays, l’unité reformée est constituée en corps expéditionnaire et est envoyée en Alaska. Ils sont ensuite envoyés en Grande-Bretagne en 1944.

Après la guerre

Les deux régiments n’existent plus aujourd’hui. Les Winnipeg Grenadiers sont démantelées en 1946 et il ne reste qu’un corps de cadet aujourd’hui. Quant aux RRC, ils continuent d’être en activité jusqu’en 1965 où ils sont amalgamés avec Les Voltigeurs de Québec. Un an plus tard, l’union se termine et les RRC sont dissouts. Aujourd’hui, ce sont Les Hussards de Sherbrooke qui portent les badges des RRC et qui perpétuent leur mémoire.

Article rédigé par Julien Lehoux pour Je Me Souviens.

Sources :