Ethelbert Christian – Miraculé de la Première Guerre mondiale

Ethelbert «Curley» Christian est un ancien combattant de la Première Guerre mondiale qui a jeté les bases d’un programme venant en aide aux anciens combattants devenus invalides.

Il est à noter que certaines données concernant la biographie de Ethelbert Christian sont contradictoires notamment la date de naissance. Nous utiliserons donc ici l’information qui se trouve dans les documents militaires.

Enfance et vie avant le service militaire

Né en Pennsylvanie le 15 avril 1882, il a été élevé selon les traditions familiales dans un environnement baptiste. Son surnom «Curley» lui vient de sa mère qui le nommait ainsi en raison de la texture frisée de ses cheveux, ce qui le suivra toute sa vie.

Assez tôt, il quitte les bancs de l’école. Dès l’âge de 15 ans, il vole de ses propres ailes et prend goût aux voyages. Pendant plusieurs années, il se promène aux États-Unis et au Canada. Il cumule les expériences de travail diverses tantôt en tant que chaîniste, cuisinier de bord ou encore briqueteur. Il s’engage finalement sur un navire de commerce à vapeur qui le mène jusqu’en Alaska. De là, il traverse la frontière vers le Canada et continue sa route jusqu’au Manitoba. Nous sommes alors en 1915, et c’est à ce moment qu’il s’enrôle dans les Forces canadiennes.

En tant que militaire

Il commence son service militaire à l’âge de 33 ans et fait partie du Corps expéditionnaire canadien (CEC).

Le Corps expéditionnaire canadien fait référence aux membres de l’Armée qui ont été envoyés par le Canada de l’autre côté de l’Atlantique afin de combattre lors de la Première Guerre mondiale.

Photo : Insigne de CEC

 

 

 

 

 

 

 

C’est à Selkirk, au Manitoba, qu’il devient officiellement un soldat du 108e bataillon. Il est dépêché en Europe et transféré au 78e bataillon, aussi connu sous le nom de «Winnipeg Grenadiers».

Il participe notamment à la bataille de la crête de Vimy.

Lors de cette bataille, Curley Christian a pour rôle d’apporter les ravitaillements aux tranchées de la ligne de front. Cette action est particulièrement dangereuse en raison de la vulnérabilité face à l’artillerie et aux tireurs d’élite ennemis.

La crête de Vimy est un symbole de l’histoire militaire canadienne. Ayant appris des combats précédents, les stratégies se peaufinent et les soldats arrivent beaucoup mieux préparés. Cette bataille sanglante débute le 9 avril 1917. Au bout de 4 jours, les Canadiens arrivent à prendre le dessus et prennent le contrôle de la crête de Vimy. Pour la première fois depuis le début de la guerre, les quatre divisions du Corps canadiens se battent ensemble ce qui mène à une victoire retentissante. Malgré cela, près de 10 600 soldats seront blessés ou tués lors de la bataille.

Photo : Monument de Vimy, Musée du Royal 22e Régiment

 

 

C’est lors de cette opération que Curley Christian va subir d’importantes blessures qui changeront le cours de son existence. Selon les dires de sa famille, un bombardement d’obus serait à l’origine de son malheur. Littéralement enterré vivant, il demeure ainsi pendant deux jours avant qu’il ne soit retrouvé. On constate alors que ses bras et ses jambes sont gravement atteints. Les médecins traitants diagnostiquent la gangrène. L’amputation est la seule option. Il devient le seul combattant amputé de quatre membres à survivre à une si grosse opération lors de la Première Guerre mondiale. Pour l’époque, il s’agit vraiment d’un miracle.

Il reçoit beaucoup de soins en Europe, mais c’est à Toronto qu’il poursuit un programme de réadaptation.

La vie après la guerre

C’est lors de sa réadaptation qu’il rencontre celle qui deviendra sa femme. Cleopatra McPherson le soutient tout au long de sa vie et l’aide au quotidien à effectuer les tâches quotidiennes. Le couple constate rapidement que l’ampleur des soins représente un défi financier de taille. Cleo McPherson discute avec le directeur de l’hôpital afin de trouver un plan pour venir en aide aux personnes qui ont subi des blessures aussi importantes. Le directeur s’adresse directement au gouvernement pour discuter de cette particularité que vivent de nombreux anciens combattants. Ce dernier finit par aller de l’avant en accordant une aide financière aux aidants qui s’occupent de soldats blessés sévèrement à la guerre. Ce programme mis sur pied par le gouvernement fédéral existe encore aujourd’hui.

Curley Christian s’éteint le 15 mars 1954. Sa famille se souvient de lui comme un homme fonceur, créatif et ingénieux, malgré les limites qui s’imposent à lui. Son service et ses sacrifices sont inscrits à jamais sur un mur d’honneur que l’on retrouve au Musée militaire de Calgary, en Alberta.

Article écrit par Emilie Bernier pour Je me souviens. Pour savoir plus sur son travail, consultez son site web : https://www.ebnumerique.ca/accueil.

Sources :