Winnie Roach-Leuszler

Winnie Roach-Leuszler, du CWAC, est passée à l’histoire pour avoir été la première Canadienne – tous sexes confondus – à traverser la Manche à la nage.

Winnie Roach-Leuszler naît à Port Credit, en Ontario, en 1926. Elle grandit dans une famille de onze enfants et fait preuve d’un énorme talent d’athlète dès son plus jeune âge.

Elle commence la natation à trois ans, et à l’âge de neuf ans, elle remporte sa première médaille lors d’une compétition de nage de fond organisée dans sa ville natale. À mesure qu’elle vieillit et acquiert de la force, ses capacités continuent de la distinguer de ses concurrentes malgré le fait qu’on l’oppose souvent à des femmes beaucoup plus vieilles qu’elle.

L’année 1944 représente tout un tourbillon d’événements pour Winnie, alors âgée de 18 ans. D’abord, elle voyage à Clementon, dans l’État du New Jersey, pour participer à l’épreuve de 2,5 milles du championnat national junior de natation – qu’elle remporte. Plus tard, au cours du même été, elle gagne cinq autres courses à l’Exposition nationale canadienne de Toronto, l’une d’elles contre une cohorte de 11 nageurs masculins. Peu après, Winnie est nommée athlète complète canadienne de l’année. Ne reculant devant aucun défi, elle décide de s’enrôler dans le Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC), nouvellement créé, pour le reste de la Deuxième Guerre mondiale.

L’uniforme d’une caporale suppléante du CWAC; Winnie servait comme soldate (source : Panthéon des sports canadiens).

La création du CWAC est un avancement monumental puisqu’elle marque un tournant dans les rôles des femmes et permet à celles-ci de servir leur pays d’une façon traditionnellement réservée aux hommes. Les membres du CWAC y apprennent des compétences militaires telles que le décodage des messages, le repérage des aéronefs, l’entretien des véhicules, la télémétrie et plus encore. Pendant son service, Winnie dispute et remporte d’innombrables compétitions sportives militaires.

Après la guerre, Winnie se marie avec Morris Leuszler, un soldat de l’Aviation royale canadienne. Ils auront trois enfants. En 1947, elle remporte l’épreuve de 5 milles des Championnats du monde à Toronto, trois mois seulement après avoir accouché. En 1948, elle termine la même compétition en deuxième place, alors au deuxième trimestre de la grossesse de son deuxième enfant.

Winnie dans son équipement de natation. Extrait du Panthéon des sports canadiens : Winnie a effectué la traversée de Cap Gris-Nez, en France, jusqu’à Douvres, en Angleterre. Elle s’apprêtait à réussir un temps record quand la marée l’a entraînée vers le large, alors que sa destination se dressait à l’horizon. Elle ne s’est pas laissé abattre par ce fâcheux contretemps. « Peu importe la difficulté, il n’est pas question que je rampe vers le rivage. Je suis déterminée à clore la traversée sur mes deux jambes. » (source : Panthéon des sports canadiens).

En 1951, Winnie passe à l’histoire canadienne en devenant la première Canadienne, tous sexes confondus, à traverser la Manche à la nage. Cet exploit épuisant lui prend plus de 13 heures à accomplir dans une eau à 9 °C. Même face à une telle adversité, Winnie montre le courage et la détermination qu’il lui a fallu toute sa vie pour devenir l’une des athlètes les plus accomplies au Canada. Plus tard, au cours de cette même décennie, elle se met au baseball et devient rapidement la première femme arbitre au Canada.

Winnie est intronisée au Panthéon des sports canadiens en 1996 pour ses nombreux succès, autant en natation qu’au baseball. En 1999, on la décore de l’Ordre de l’Ontario et on l’intronise au Temple de la renommée de la natation de l’Ontario. Elle décède en 2004 à Surrey, en Colombie-Britannique.

Réimprimé ici avec l’autorisation de Valour Canada dans le cadre d’une collaboration entre JMS et Valour Canada. Pour voir d’autres articles comme celui-ci, consultez leur bibliothèque d’histoire militaire (en anglais seulement).

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